When Hearts Beats with Lofty Dreams (‘Lorsque les coeurs battent, animés de grands rêves’), l’exposition personnelle du professeur, artiste plasticien et poète nigérian Ozioma Onuzulike explore la notion d’ascension sociale et tisse l’espoir d’un monde plus égalitaire. Façonnés en argile, les artefacts traditionnels dont se pare l’espace, révèlent la volonté de changer une hiérarchie enracinée.
When Hearts Beats with Lofty Dreams (‘Lorsque les coeurs battent, animés de grands rêves’), l’exposition personnelle du professeur, artiste plasticien et poète nigérian Ozioma Onuzulike explore la notion d’ascension sociale et tisse l’espoir d’un monde plus égalitaire. Façonnés en argile, les artefacts traditionnels dont se pare l’espace, révèlent la volonté de changer une hiérarchie enracinée.
Dans un premier mouvement, Ozioma Onuzulike s’inspire de vêtements et d’étoffes de prestige qu’il matérialise à travers un ensemble d'œuvres murales en céramique et d’installations in situ issues de la série Palm Kernel Shell Beads Project. Tendrils I et Tendrils II tombent en cascade du plafond. À la fois coiffes et racines qui s’enchevêtrent, elles confortent l’idée de changer l’ordre établi.
Le vêtement apparaît symbole d’appartenance et marqueur social. Selon les mots d’Emanuele Coccia, ‘barrière entre notre peau et le monde’, il se présente comme une protection, le vaisseau de l’image que nous souhaitons refléter. Rituel, hiérarchique ou traditionnel, il peut témoigner d’un groupe social ou de pratiques. C’est ainsi que les tapisseries murales d’Ozioma Onuzulike reprennent le motif universel du vêtement. Nées de la fusion de perles de céramique et de perles de verre, assemblées les unes aux autres par des fils de cuivre, les blouses impériales, babariga et chemises royales, dentelles et peaux d’alligator d’Ozioma Onuzulike, revêtent une fonction d’apparat et d’ornement. Leur poids comme leur taille en font une parure importable. Toute notion utilitaire disparaît, leur conférant le statut d’objet de pouvoir. Telles des reliques précieuses que l’on conserverait dans un musée, à l’abri du temps, de l’usure et de ses dommages, elles deviennent les témoins privilégiés d’une époque en pleine mutation.
Dans un second temps, l’artiste accueille le visiteur dans un champ de yams - Seed Yams of our Land. Les tubercules en céramique s’érigent disposés en rangs triés et ordonnés tels qu’ils seraient présentés dans une grange. D’autre part, présentés pêlemêles, ils deviennent des corps précieux : autant objets de convoitise qu’allégories de domination. Ozioma Onuzulike joue sur leur aspect, variant les formes et les états de dégradation. Il y voit la métaphore de l’exploitation des hommes et de la violence. L'ethnie Igbo au Nigeria considère le yam comme une plante sacrée et prestigieuse, “lieu d’origine et d’alimentation”. Autrefois, principale ressource économique, les plants de yam représentaient l’espoir d’un meilleur futur pour chaque famille. Avec le temps, les conditions propices à la culture du yam sur le continent africain se sont détériorées. Ainsi, en invoquant la perte d’un symbole traditionnel d’espoir et de réussite économique, Ozioma Onuzulike souhaite attirer l’attention sur la nécessité d’une transformation.
Bien qu’ancrée dans la société nigériane et africaine en général - dont elle tire ses références et ses observations - la réflexion d’Ozioma Onuzulike peut néanmoins résonner à l’échelle globale. Comment la manière dont nous nous présentons aux autres parle-t-elle de nous en tant qu’individu ? Comment échapper à la fatalité de sa condition sociale ? Quelles sont les possibilités d’évolution dans le monde ?
DEMANDER LE CATALOGUE