Le projet d’Omar Mahfoudi, ‘Dans la maison’, emprunte son titre au film de François Ozon. En écho à l’histoire qui interroge la frontière entre fiction et réalité, Omar Mahfoudi plonge le spectateur dans un décor domestique, entremêlant souvenirs et fantasmes. Pénètre-t-on dans une réplique conforme de l’antre de l’artiste ou dans une version romancée de sa ‘maison’ ? La même ambiguïté - entre réalité et imaginaire - se dégage des visages qui habitent ses œuvres : figures anonymes, elles dégagent une étrange familiarité. L’ensemble s’amuse de l’impression de déjà vu et bouscule nos repères en questionnant les notions mêmes de vrai et de faux.
Analogie d’un plateau de cinéma, Dans la maison matérialise la place primordiale qu’occupe le 7ème art dans la pratique d’Omar Mahfoudi. Invités à évoluer dans l’espace, les visiteurs déambulent entre le salon et l’atelier, devenus éphémères, de l’artiste.
Sur le poste de télévision du salon tournent en boucle des vidéos réalisées par Omar Mahfoudi en 2018. Symboles de la pluralité de ses aspirations et techniques, elles constituent un plongeon dans ses souvenirs : des routes de Tanger à ses plages. En fond, une musique entêtante s’échappe d’une platine. Clin d'œil à la passion de l’artiste pour la musique - il a ouvert un magasin de vinyles à Tanger en 2023 - et à son éclectisme, les chansons qui se répètent inlassablement reflètent ses inspirations qui se retrouvent parfois jusque dans les titres de ses œuvres.
Aux murs, encres sur papier et acryliques sur toile se révèlent en mosaïque. Assemblage de moments passés, de scènes romancées et de figures obsessionnelles qui reviennent en ricochet, elles renvoient parfois des éléments mêmes du décor. Cette mise en abîme participe à l’atmosphère étrange voire surnaturelle qui règne dans l’art d’Omar Mahfoudi.
Des toiles inachevées sont posées au sol et clôturent cette déambulation au sein de l’imagination d’Omar Mahfoudi. L’encre coule et se mêle à l’eau dans une danse créatrice, jusqu’à décider ce que sera le dessin final.
