Biographie

ANGE DAKOUO  EST NÉ EN 1990 EN CÔTE D'IVOIRE. IL VIT ET TRAVAILLE À BAMAKO, AU MALI. 

 

Diplômé du Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia de Bamako en 2017, Ange Dakouo se distingue comme artiste pluridisciplinaire en combinant tradition et modernité. Élève d'Abdoulaye Konaté et influencé par l'art d'El Anatsui, il explore les nuances de couleurs cherchant sans cesse à repousser les frontières de sa pratique artistique.

 

Son oeuvre, à la fois esthétique et engagée, explore les déséquilibres du monde et l’urgence de repenser une société plus équitable. Ses créations, souvent perçues comme des tapisseries, marient des techniques artisanales avec une approche conceptuelle contemporaine. 

 

Inspiré par les chasseurs Donsos, figures emblématiques de la culture malienne, Ange Dakouo réinvente, à travers son art, leurs amulettes protectrices, appelées gris-gris. En utilisant du papier journal, en hommage à son père imprimeur, et du fil pour les assembler, il crée un langage visuel unique où chaque élément incarne une forme de résistance face aux menaces de l'existence. 

 

Son travail a été exposé au Mali et à l’international à travers des événements prestigieux tels que la Biennale de Kinshasa et la 15e documenta de Cassel en 2022. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections institutionnelles, dont celles de la Fondation H à Madagascar, la Société Ivoirienne de Banque, et la Fondation Blachère en France et au Sénégal.

Œuvres
Expositions
Interview

À l'occasion de son exposition personnelle Ce rythme, mon Esprit, une discorde, présentée dans notre Project Room jusqu'au 23 novembre, l'artiste Ange Dakouo nous a raconté la genèse de son projet et sa vision artistique lors d'un entretien.


TON EXPOSITION S’INTITULE CE RYTHME, MON ESPRIT, UNE DISCORDE. COMMENT EST NÉ CE PROJET ET COMMENT S’INSCRIT-IL DANS TA DÉMARCHE ARTISTIQUE ?  

 

Tout est parti du discours final de Charlie Chaplin dans son film Le Dictateur, sorti en 1940. Je l’ai découvert à travers une pièce de danse d’un ami à Bamako. Par ce discours, il incite à bannir en nous tout ce qui a trait à la tyrannie pour nous pousser les uns les autres à aller vers une société plus harmonieuse, une société inondée de joie et de paix. Par le biais de cet appel passionné à la fraternité et à la lutte contre les oppressions, j’essaye d’évoquer ce lien avec la guerre, de questionner ce sujet qui m’intrigue et d’étudier comment on peut aller de l’avant dans un contexte où tout le monde doit apporter sa part de contribution pour éradiquer ce fléau.

 

DANS CE CONTEXTE MARQUÉ PAR UNE MONTÉE DES TENSIONS ET UN SENTIMENT CROISSANT D’INSÉCURITÉ POUR DE NOMBREUSES COMMUNAUTÉS, COMMENT PARVIENS-TU, EN TANT QU’ARTISTE, À CAPTER ET REPRÉSENTER CES RÉALITÉS DANS TES ŒUVRES ?

 

Pour cette exposition, il me semblait vraiment important, de représenter ces notions d’insécurité croissante dans notre société. Cette tension présente dans plusieurs zones géographiques du monde est caractérisée par une installation immersive. Elle est constitué d’un ciel formé par des fils rouges desquels sont suspendus des bouts de métal rouillé, des douilles et des lames de rasoir. Cette installation a pour unique but de faire ressentir ce sentiment d’insécurité et de danger qui plane au-dessus de la personne qui la traverse. Alors qu’elle essaye de l’ignorer, ou bien même ne s’en est pas rendue compte, le danger est présent et on ne peut pas l’ignorer sur le long terme.


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