Observer et attendre le moment propice avant d’intervenir sur la toile. Dans cet état de contemplation, presque méditatif, Omar Mahfoudi guette les moments de transformation de la lumière depuis la
fenêtre de son atelier, à Montreuil, dans l’Est parisien, du crépuscule à l’aurore.
« C’est un temps que je trouve nécessaire pour que l’invisible prenne forme, l’instant où la lumière se reflète dans le paysage. L’idée d’attente représente une grande partie du processus créatif, souligne le natif de la vieille médina de Tanger, qui a tant inspiré le peintre français Eugène Delacroix (1798-1863). Depuis le toit de la maison, j’admirais cet horizon composé de plages et de collines, des paysages que l’on retrouve souvent dans mes tableaux. »
« Beaucoup de gens à Tanger rêvent de traverser la Méditerranée et, pourtant, pour bon nombre de ceux qui franchissent le pas, la traversée devient une tragédie. J’étais dans l’attente et j’ai réussi à aller de l’autre côté. Mais je ne me considère pas pour autant comme un survivant », se souvient-il.