AFIKARIS est heureuse de présenter Common Forms, une exposition personnelle d’Elolo Bosoka qui explore les interstices entre réalisme et abstraction, modernisme et culture populaire. Cette constellation d’œuvres aux tonalités vibrantes — peintures, dessins, collages, « objets picturaux » et compositions élaborées à partir de données GPS — tisse les savoir-faire des systèmes de production ouest-africains avec un siècle de pensée et de pratique artistique occidentale. Des aplats vert citron, des gestes magenta, des égratinures aux nuances de bleu céruléen ou encore des touches gris nuage se propagent des toiles accrochées, jusqu’au sol, créant un lien organique entre l’œuvre singulière et l’espace qui l’accueille. À la fois artiste et scénographe, Bosoka conçoit Common Forms comme un laboratoire d’exploration des systèmes — dans l’image, dans le geste mais aussi dans le lieu d’exposition lui-même.

 

Common Forms fait écho aussi bien aux formes et objets issus des biens communs, qu’aux logiques descendantes du contrôle social. Les compositions de Bosoka jouent sur les contrastes : le brut et le lisse, l’ordinaire et le formel, le clinquant et l’enraciné. Il puise dans les vestiges matériels des signes et tracés qui régulent le quotidien — murs, fenêtres, routes, tickets, cartes, véhicules. Elolo Bosoka prête une attention particulière aux figures que nous croisons sans les voir, et interroge les pulsations de vie qui traversent chaque chose. Il confie : « Il est important pour moi de réfléchir aux objets et aux situations qui nous sont familiers·ères. Il est tout aussi essentiel d’être à l’écoute de la situation ou de la condition d’un objet. » 

 

À travers ce projet, les déambulations de l’artiste à Accra, Kumasi, dans la Volta et les régions voisines d’Afrique de l’Ouest trouvent des résonances dans les lignes de métro, les boulevards et les trains du Paris haussmannien. À mesure qu’il se déplace, les couleurs, les tonalités et les temporalités changent, mais les dynamiques de structuration persistent. Selon ses mots : « Ces œuvres rendent compte des états dans lesquels je me trouve, des lieux que j’ai traversés ou ceux où je me trouve actuellement. Elles ne sont pas des fins en soi, mais des étapes. Car les lignes bougent. Et l’on sait qu’on est déjà en marche vers un autre lieu. »

 

Sous le commissariat de Robin Riskin

 

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